17.03.2020 — Jour 1
Aujourd’hui est le premier jour de ce grand confinement qui semble sortir tout droit d’un roman de science-fiction. Comme tant d’autres, je m’enferme, et mesure ma chance de m’isoler dans un lieu choisi, avec un compagnon aimé et désiré, une douce amie féline et des ressources intérieures. Je respire difficilement mais vais profiter de cette injonction à ralentir pour y remédier, apprendre à faire circuler l’air consciemment. Ça ira.
Sans inonder les réseaux, notre espace commun plus que jamais vital, je vais tenter de construire quelque chose dans cette abîme. Une série photographique, des mots. Je crois que ça s’appelle Un printemps dedans. Le premier jour, la première image, est plutôt sombre. Pas de coin de ciel bleu, d’oiseaux par la fenêtre, de peau d’amour sous mes mains, mais une vue des façades qui se rencontrent à l’arrière de la maison. Des cicatrices, surfaces rugueuses, et tout là-haut, la lumière.
Nous sommes au pied du mur.
